Sans chercher à analyser chaque site que je visite, en tant que Webdesigner, il m’est difficile de surfer sur le net sans avoir un regard “professionnel”. Visuels, textes, architecture, cohérence… je suis sensible à l’ensemble mais aussi aux détails.
Je suis régulièrement impressionnée par des sites web. Parce qu’ils sont percutants et visuellement très réussis, que leur UX est impeccable. Mais parfois mes yeux saignent… Créer des sites, c’est un métier !
Si tu es sur un projet en mode DIY, je t’explique les 5 erreurs à éviter lors de la création de ton site web et je te donne quelques conseils pour les éviter. Pour que ton site soit au service de ton projet, et pas l’inverse.
Et si tu envisages de confier sa réalisation à un freelance, n’hésite pas à discuter de ces aspects avec lui, à lui poser des questions. Je me répète mais un bon concepteur de site a un devoir de conseil. Il ne doit pas se contenter de faire du copier-coller de tes contenus.
1. Ne pas travailler le fond et la forme
Première erreur de nombreux sites web.
Oui, les contenus (textes, visuels) c’est ton boulot ! Personne n’est mieux placé que toi pour parler de ton activité, de tes produits/services, de tes valeurs.
Mais il ne suffit pas de balancer des idées et des photos qui te plaisent. Ton site raconte ton histoire, c’est la première image que tu donneras à tes futurs clients. Pas question de faire une mauvaise première impression.
De nombreux points doivent être réfléchis et vérifiés :
- Cohérence graphique et visuelle
- Image de marque
- Structure de ton site et de ses menus
- Efficacité de tes fiches produits ou page de vente
- UX (Expérience Utilisateur)
- Orthographe
Bien entendu, il ne faut pas oublier le responsive.
Les données Médiamétrie pour septembre 2021 indiquent que les français passent en moyenne 2h21 chaque jour sur Internet, dont 69% depuis un appareil mobile.
Ce serait dommage d’avoir un site qui ne fonctionne pas correctement sur mobile, et de perdre 69% de tes visiteurs, non ?
Mon conseil : Utilise l’outil de développement dédié de Chrome. Il te permettra de valider chaque page de ton site avec les principaux formats de mobiles et tablettes.
Et pense aussi aux navigateurs, si Chrome est largement en tête du classement (58.74%), Safari (21.12%) et Firefox (8.1%) ne doivent pas être oubliés.
2. Ne pas optimiser ton référencement
Je ne veux pas te déprimer mais il existe aujourd’hui plus de 1.9 milliards de sites internet (source : Live Stats). Et sur ce nombre, il y a de fortes chances pour que certains proposent les mêmes services que toi, visent la même cible ou soient implantés sur le même marché, et ce, depuis plus longtemps.
Tirer son épingle du jeu n’est pas facile, mais à moins d’avoir un beau budget communication et publicité (ce qui est rarement le cas lorsque l’on débute), tu n’as rien à perdre (et tout à gagner) à miser sur le référencement naturel.
Le référencement naturel, aussi connu sous le terme SEO, consiste à optimiser son site pour les moteurs de recherche. C’est tout simplement aider Google* et ses concurrents à comprendre ton site, sa structure, plutôt que d’attendre gentiment dans ton coin de l’internet qu’ils viennent te découvrir. Leur faciliter la tâche pour qu’ils le présentent aux bons internautes, ceux qui ont besoin de toi et de tes services.
Je te préviens tout de suite, le référencement est un travail sur le long terme. N’espère pas avoir des résultats en quelques semaines. Mais ce qui est sur, c’est qu’en le négligeant, ton site va vraiment perdre en efficacité.
Cela mérite un article spécifique tellement il y a à dire sur le sujet mais les bases du SEO reposent sur :
- Les mots-clés et la sémantique pour créer et enrichir ton contenu
- L’utilisation des balises title, meta descriptions, H1 à H6, des données structurées et attributs alt pour les images, etc.
- Les performances de ton site (Google aime les sites rapides et performants)
- Son architecture (pages, menus, URL)
- La pertinence et l’utilité des liens (internes, entrants et sortants)
- L’UX (Experience Utilisateur)
- Le responsive et la qualité du site sur desktop, tablette et mobile
- L’indexation et la couverture de ton site grâce à la Google Search Console
* En octobre 2021, tous appareils confondus, Google effectue 91.24% des recherche sur internet en France (97.24% sur mobile). Et Google aime les sites rapides et performants.
3. Ne pas évaluer les performances de ton site
C’est sans doute l’erreur la plus fréquente et elle n’est pas sans conséquence car la performance est très importante pour ton site et son référencement.
Mais aussi pour que tes visiteurs deviennent tes clients. Parce que plus le débit de nos appareils augmente, plus notre patience diminue ! Un site qui charge chaque page en 7 ou 8 secondes, ça t’énerve ? Moi aussi. Et dans ce cas là, tu fais quoi ? Après avoir appuyé frénétiquement sur l’icône ou le bouton “refresh”, tu passes à autre chose.
Là, pas de secret, ton site doit avant tout être créé proprement : pas d’extensions superflues, pas de code qui part dans tous les sens, pas de scripts inutiles, ni d’images démesurées… Joli oui, mais efficace !
Et ensuite ? Tu testes ton site avec un ou plusieurs outils comme Pagespeed / Yellowlab / Pingdom/ Lighthouse
Mes conseils :
- Fais plusieurs tests répartis sur quelques jours pour ne pas fausser les résultats avec un souci lié à ton hébergeur
- Si tu as le choix de la localisation pour le test, choisis le plus proche géographiquement.
- Pour lighthouse et Yellowlab, sélectionne les tests sur “mobile”, les résultats sont moins bons que sur Desktop mais c’est normal et c’est justement le responsive qui doit être le plus performant
L’objectif n’est pas d’avoir un résultat à 100 sur mobile, c’est quasi impossible et les résultats peuvent être variables selon le moment de la journée et l’outil de test choisi. Mais si les performances de ton site sont inférieures à 70/100, il est temps d’agir !
Tu n’as plus qu’à analyser les résultats et améliorer ce qui peut l’être : optimisation des images, nettoyage de la base de données, minifcation du CSS et du JS, compression Gzip, utilisation d’un CDN…
4. Ne pas se soucier des obligations légales
Personne n’aime faire des démarches administratives, sa déclaration d’impôts ou de la compta… Personne ! Mais tout le monde le fait. Pourquoi ? Parce que ce sont des obligations légales. Ton site internet professionnel a aussi ses obligations.
Un cadre parfois contraignant pour les éditeurs de sites mais qui existe dans l’intérêt des consommateurs (toi et moi).
- Les mentions légales
Tout site internet professionnel site doit avoir une page de mentions légales comprenant à minima : ton identification, ton activité, une mention sur l’utilisation de cookies et une sur l’utilisation de données personnelles.
Si tu as une activité de vente en ligne, les CGV (Conditions Générales de Vente) sont obligatoires
Les CGU (Conditions Générales d’Utilisation) sont facultatives mais en fixant contractuellement toutes les règles d’utilisation de ton site, elles permettent de limiter ta responsabilité et les risques de contentieux.
Ces mentions dépendent de ton statut (société ou entrepreneur individuel) mais aussi de ton secteur d’activité, donc n’hésite pas à consulter ce lien pour des informations précises et à jour : Service-public.fr
Une erreur qui peut coûter cher à ton site web (et à toi) : l’absence d’une information obligatoire est punie d’une amende de 1 500 €. Le traitement informatique des données recueillies sans consentement est puni de 5 ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende.
- Les cookies et leur utilisation
Internet évolue, la règlementation aussi !
Depuis l’entrée en application du RGPD en 2018, la CNIL a publié des lignes directrices en juillet 2019, qui ont été ajustées fin 2020… Et de nouvelles évolutions sont attendues avec la révision de la directive ePrivacy ! Pas simple d’y voir clair.
Dans les grandes lignes, tu dois impérativement savoir que :
- La poursuite de la navigation ne peut plus être considérée comme un consentement.
- Les visiteurs doivent consentir au dépôt de traceurs par un acte positif clair.
- Aucun traceur ne peut être déposé avant ce consentement.
- Les utilisateurs doivent être en mesure de refuser ou retirer leur consentement facilement.
- Les visiteurs doivent être informés de la finalité et de l’identité de tous les acteurs utilisant des traceurs soumis à un consentement.
A toi de mettre en place des actions adaptées sur ton site : barre de cookies conforme, blocage préalable des traceurs, information claire et précise des visiteurs…
Si tu souhaites avoir plus d’informations sur le sujet, n’hésite pas à lire cet article du Blog ou à consulter le site de la CNIL.
5. Négliger la sécurité
Tu en as marre des mots de passe de 36 caractères avec des majuscules, des chiffres et des symboles ? Moi aussi. Mais je les utilise et je les conseille à mes clients !
Laisse moi te donner quelques chiffres. Prenons l’exemple d’un mot de passe à 8 caractères.
S’il ne contient que des chiffres, il pourra être déchiffré instantanément.
Si on utilise uniquement des lettres, il faudra 5 secondes.
En mêlant des chiffres et des lettres, le temps nécessaire est estimé à 22mn.
Si on ajoute le critère de majuscules et minuscules, il faudra 1h.
Et 8h avec des caractères spéciaux.
Sur une base de 12 caractères, avec ces mêmes critères, le temps nécessaire passe à 34 000 ans.
Je te laisse faire le test ici : How Secure is my password.
Des mots de passe “forts” sont nécessaires mais ce n’est pas tout ! Il est important de protéger ton site, notamment en :
- Le mettant à jour très régulièrement
- Déplaçant sa page de connexion
- Installant une extension de sécurité qui le protègera des attaques
- Limitant l’accès à ses fichiers et répertoires
- Faisant régulièrement des sauvegardes
Conclusion
Tu l’auras compris, un bon site demande du temps et de la technique, ce n’est pas que de la création de contenus. Mais avec ces quelques conseils, tu devrais éviter les principales erreurs sur ton site web, celles qui lui feront perdre en efficacité.
Si cela te semble trop contraignant, que tu manques de temps ou que tu te poses des questions, n’hésites pas à planifier un appel pour que nous discutions de ton projet.